Pour préparer la 3e édition française de la conférence Lift qui aura lieu du 6 au 8 juillet à Marseille, nous vous proposons de redécouvrir quelques-unes des plus stimulantes présentations qui s’y sont tenues ces dernières années et que nous avons couvertes.
La complexité n’est-elle pas devenue une caractéristique de nos sociétés, plutôt qu’un bug ? Comment pourrions-nous regagner le contrôle de nos flots d’information, de notre temps ? Pouvons-nous aborder la complexité d’une façon plus productive ? Pouvons-nous mieux la comprendre, mieux la maîtriser ? Tel étaient les questions adressées par les organisateurs de la seconde édition de la conférence Lift France, à la fois à un designer, à un vidéaste et à une ethnologue. Forcément, cela a apporté des réponses multiples.
Visualiser la complexité
Sommes-nous en train de découvrir une nouvelle vision du monde, aussi différente de la vision mécanique newtonienne du réel, que celle-ci le fut de la vision aristotélicienne qui domina tout au long du Moyen-Age ? Le mot clé de cette supposée révolution cognitive, ce serait la « complexité ». Sous cette bannière se regroupe l’ensemble des phénomènes capables de s’organiser spontanément de manière très élaborée, sans intervention d’une intelligence extérieure.
Image : Manuel Lima sur la scène du théâtre de la Criée à Marseille, photographié par Fabien Girardin.
C’est dans le but de mieux comprendre cette révolution de la complexité que le designer Manuel Lima a créé le site Visual Complexity.
Dans sa présentation à Lift le 7 juillet, Manuel Lima a résumé l’actuelle transformation de nos connaissances en citant un article de Warren Weaver (un scientifique qui développa dès 1944 la théorie de l’information en compagnie du célèbre Claude Shannon) sur la complexité organisée, où il tente d’analyser l’histoire de la perception de la réalité en trois étapes :
- Les 17e, 18e et 19e siècles, époque du triomphe de la mécanique newtonienne furent essentiellement consacrés à l’analyse de la simplicité. Les sciences et les mathématiques de l’époque se chargeaient de comprendre les choses prévisibles, constantes, comme les mouvements des objets sous l’influence des forces physiques.
- Le 20e siècle s’est intéressé à la complexité désorganisée : le hasard, les statistiques…
- Le 21e siècle, lui, se heurte à la complexité organisée. Celle justement qui se caractérise par la constitution des réseaux.
Les théories de la complexité sont nombreuses : par exemple, il y a la théorie du chaos, celle des « automates cellulaires » chère à Stephen Wolfram, voire la cybernétique des années 50… mais aujourd’hui celle qui est peut-être la plus populaire (au moins dans les milieux du web, ce qui n’étonnera personne !) est la théorie des réseaux, notamment l’idée des « petits mondes » qui montre comment un certain type de connectivité peut très facilement permettre une mise en relation globale de tous ces éléments (la fameuse notion des « six degrés de séparation »). Selon ses promoteurs, tels que Duncan Watts, Steven Strogatz, ou Albert-Laszlo Barabasi, cette théorie permettrait de mieux comprendre toute une échelle de phénomènes, de la physique fondamentale à Facebook, en passant par le clignotement synchronisé des lucioles ou les rythmes du cerveau…
Et pour cause : tous ces ensembles sont en fait constitués de la même manière, à des échelles différentes, avec des composants différents. Comme l’a rappelé Lima « Le cerveau est un réseau constitué de neurones reliés par des axones ; la cellule est un réseau de molécules reliées par des produits chimiques ; les sociétés humaines sont constituées d’individus reliés par des relations amicales, familiales, professionnelles ; les écosystèmes entiers sont des réseaux d’espèces connectées par diverses interactions comme la chaine alimentaire. »
Il y a quelques années, en rédigeant sa thèse, Manuel Lima a créé un outil permettant de visualiser comment l’information se répand à travers les blogs : Blogviz, qui a suscité l’intérêt de nombreux chercheurs. C’est cette recherche sur la nature de la blogosphère qui a conduit Lima à s’intéresser plus avant aux structures fondamentales des réseaux, et à créer Visual Complexity. Ce site est un véritable catalogue illustré des systèmes complexes existant « à l’ère de l’interconnectabilité infinie », un bestiaire de tous les types de réseaux existant dans notre univers.
On y trouve des centaines de modèles. Lima en a mentionné quelques-uns lors de son intervention. Des analyses de la blogosphère politique américaine, par exemple qui permettent de voir si les intersections entre blogs démocrates et républicains permettent de se faire une idée des résultats des élections. Une recherche du même type a été effectuée sur les soutiens à Ségolène Royal, qui incluaient de surcroit les coordonnées géographiques des différents participants.
Un autre type de visualisation, la “blogosphère hyperbolique” de Matthieu Hurst (cofondateur du site Blogpulse) , concerne l’ensemble des blogs et a permis de visualiser des données surprenantes. On y découvre en effet l’existence, au milieu de tous ces sites interconnectés, de petits ilots isolés du reste de la sphère. Des blogs de gens très jeunes, interconnectés entre eux, mais qui ne font guère de liens vers le reste du monde.
Il existe une multitude d’autres exemples, comme les cartographies réalisées depuis Flickr par Fabien Girardin ou cette expérience de Biomapping, qui mesure via GPS le niveau de stress des gens se déplaçant dans la péninsule de Greenwich, à Londres. Il existe même des recherches sur le terrorisme, comme Rewiring the spy, qui cartographie la “carrière” de différents terroristes, pas forcément des leaders, mais ceux qui restent plusieurs années dans le milieu, afin d’analyser la dynamique de ces groupes (pour ActuVisu, Caroline Goulard a fait sa lecture de Manuel Lima en pointant également les différents exemples évoqués).
L’ensemble de ces différentes configurations de réseaux, qu’il est désormais possible d’observer et de mesurer, implique la création d’un nouveau langage, d’une nouvelle syntaxe visuelle, estime Manuel Lima. C’est tout l’enjeu de Visual Complexity.
Tous ces réseaux qui possèdent autant de points communs, sont-ils tous des exemples particuliers d’une même structure universelle ? C’est une question que Manuel Lima a posée en conclusion, en nous montrant face à face deux photos aux sujets fort différents. L’une représentant la structure cérébrale d’une souris, l’autre étant une illustration de la forme de l’univers entier. Deux images qui se ressemblent de manière impressionnante, mais une simple analogie est-elle suffisante pour convaincre qu’une révolution scientifique est en marche ?
On voit se profiler aujourd’hui derrière une telle science du réseau l’idée d’un nouveau platonisme, la conviction qu’il existe un « Monde des Idées » donnant forme à l’ensemble des phénomènes. Une idée qui ne va pas sans susciter un certain scepticisme : lorsqu’à la fin de Lift, le géographe Jacques Levy a mis en garde les actuels chercheurs du web contre une « formule magique » susceptible d’expliquer à la fois phénomènes sociaux et physiques, sans doute avait-il en tête la présentation de Manuel Lima. D’un autre côté, on ne peut s’empêcher de penser que ces nouveaux modèles formels nous révèlent quelque chose de profond sur la nature de la réalité, mais quoi ? Pour le savoir, sans doute faudra-t-il aller encore plus loin, construire plus avant ce nouveau langage, et au-delà d’un vocabulaire visuel, fût-il fascinant, s’attacher à l’élaboration de sa sémantique et de sa syntaxe.
Comprendre la complexité des usages
Stefana Broadbent est chercheuse au département d’Anthropologie de Collège universitaire de Londres et s’occupe du laboratoire UsageWatch qui consiste, comme son nom l’indique, à observer les usages, notamment technologiques.
« Cet homme envoie un SMS depuis son lieu de travail », certainement à quelqu’un qui n’est pas loin de lui, car souvent on s’adresse à des amis, à de la famille, explique la chercheuse en nous montrant la photo d’un ouvrier du bâtiment en train de faire une petite pause avec son mobile, comme on la faisait avant avec une cigarette. C’est une action très subversive, car cela remet en question la morale et l’éthique au travail, souligne la chercheuse. « Nous avons appris que pour être productif, il faut être isolé de notre famille et des gens qu’on aime. On ne doit pas être distrait par des activités personnelles au travail. Or, tous les gens qui ont accès à des moyens de communication l’utilisent pour des communications privées sur leurs lieux de travail. » Cette croyance selon laquelle la productivité et l’isolement sont importants dans le travail ne remonte pourtant qu’à la révolution industrielle avec l’invention des lieux de production spécialisée, « quand nous sommes passés du moment où les gens étaient payés pour le produit qu’il fabriquait au temps passé à le fabriquer ». « Cette transformation a introduit le problème de l’attention au travail », explique Stefana Broadbent. « C’est à partir de là qu’on a inventé des systèmes de contrôle de l’attention des gens, en transformant les environnements de travail, en introduisant des superviseurs, des agents de maîtrise chargés de contrôler le travail des autres. »
On a la même chose dans le système éducatif : on apprend aux enfants à se concentrer , ce sur quoi se concentrer, ce qui vaut la peine de se concentrer. Il y a beaucoup de discussions et de confusions sur la question de l’attention, estime la chercheuse. « La façon de gérer la complexité et l’attention s’appuie sur l’idée que les gens peuvent la gérer de façon individuelle, que c’est un processus individuel qui s’appuie sur la volonté de chacun. Or, j’aimerais vous montrer que l’attention est un processus social plus qu’individuel. »
Charles Derber en 1979 dans The Poursuit of Attention disait que les relations entre les statuts des uns et des autres étaient liées à l’attention. « Ceux qui ont un statut plus élevé s’attendent à recevoir l’attention des autres et ceux qui ont un statut plus bas doivent porter de l’attention. Mon expérience d’observation des gens sur leurs lieux de travail montre qu’on contrôle la gestion de l’attention des employés de bas niveau, alors qu’on fait confiance aux cadres et dirigeants » : on ne surveille pas comment ils gèrent leur temps. Il y a une rupture sociale considérable dans la gestion de l’attention, liée à la confiance.
A l’heure actuelle, dans beaucoup de lieux de travail, on contrôle l’accès des employés aux modes de communication : accès internet restreint voir interdit, mobiles éteints, e-mails débranchés… « Il y a une grande disparité dans la supervision et le contrôle. Le contrôle de l’attention des gens est pourtant voué à l’échec, même si beaucoup d’entreprises continuent à le faire. Il est devenu de plus en plus impossible à mesure que les moyens de communication se démultiplient. »
Et Stefana Broadbent de prendre un exemple très précis pour nous convaincre de sa démonstration, en observant par le détail un accident de train, le Chatsworth Metrolink Accident de 2008, qui a eu lieu dans une petite ville du nord de Los Angeles : un accident tragique où deux trains sont entrés en collision à 4 heures de l’après-midi faisant 25 morts et plus de 100 blessés. Les deux trains (un de voyageur, l’autre de marchandise) étaient sur la même section d’une voie unique et allaient dans deux sens différents. Le National Transportation Savety Board – NTSB – américain a enquêté sur les causes de l’accident et a montré que le conducteur du train de passagers n’avait pas vu un feu de circulation rouge… Et la raison pour laquelle il ne l’avait pas vu était qu’il utilisait son mobile pour envoyer un texto, car l’enquête a montré que quelqu’un a reçu un texto de lui, 22 secondes avant la collision. On s’est rendu compte que ce jour-là, pendant son travail, il avait envoyé 62 textos. Metrolink avait pourtant édicté des règles de non-utilisation des mobiles en conduisant. Mais si l’on regarde les messages du conducteur, on se rend compte qu’il envoyait des messages pendant qu’il était au travail quasiment tous les jours. En regardant son activité via son téléphone mobile, on se rend compte que lorsqu’il travaillait (11 heures dans la journée, aux heures de pointe du matin et de l’après-midi), il envoyait plus de textos pendant qu’il était au travail que pendant qu’il était au repos. « C’est assez habituel dans nos pratiques, quand on les regarde en détail, en fait », rappelle la chercheuse.
Image : Stefena Broadbent sur la scène de Lift, montrant le schéma des échanges de texto du conducteur de train, photographiée par User Studio.
La société Metrolink s’est défendu en disant qu’elle ne pouvait savoir si le conducteur du train était en train de téléphoner ou de lire son journal. Personne ne voit ce qu’il fait dans sa cabine. Suite à cet accident, le NTSB a conclu… qu’il fallait installer des caméras vidéos dans les cabines des conducteurs !
Dans les jours qui ont suivi l’accident, il y a une loi interdisant à tout employé des chemins de fer d’utiliser des dispositifs mobiles. Une autre loi a interdit l’utilisation du téléphone dans les voitures, et dans toute situation de mobilité.
« Or, si on regarde les facteurs de risque, on se rend compte qu’il y avait bien d’autres éléments qui ne fonctionnaient pas », rappelle Stefana Broadbent jouant au détective… D’abord, cette ligne était une voie unique, comme il y en a beaucoup en Californie, ce qui n’est pas nécessairement sans risque. Ensuite, quand le train est passé au feu rouge, personne n’a pu avertir le conducteur de son erreur. Le système ne permettait pas non plus d’arrêter le train à distance… Enfin, la durée du travail journalier était longue et fractionnée. Les conducteurs sont isolés dans leurs cabines. L’automatisation du système fait que leurs tâches sont très répétitives et ennuyeuses et l’on sait que la répétition des tâches et l’ennui ne favorisent pas l’attention. On s’est également rendu compte que l’autre conducteur de train de marchandise a envoyé également 42 messages avec son mobile durant cette journée…
On pourrait trouver bien des exemples analogues, comme lors du crash d’un avion sur l’Hudson où un contrôleur aérien a été accusé, faussement, d’avoir utilisé un téléphone mobile pendant son travail. On en connait tous, des exemples de ce type, même si, heureusement, souvent, ils sont beaucoup moins dramatiques, reconnaît la chercheuse.
« L’environnement de travail réduit le niveau d’implication des gens. L’automatisation implique des travaux de plus en plus dénués de sens avec des fonctions limitées. On demande à bien des employés de concentrer leur attention sur des tâches sans sens et répétitives et on sait qu’on a du mal à concentrer son attention quand on s’ennuie… Finalement, le téléphone mobile sert à rester vigilant et en alerte. Comme nos vérifications d’e-mails correspondent souvent à une chute d’attention dans notre travail et font partie d’un cycle d’attention qui a pour fonction de la détourner pour nous permettre de nous reconcentrer », rappelle Stefana Broadbent. Enfin, « on peut se demander si la division arbitraire entre le monde privé et professionnel est une si bonne chose. Chacun sait qu’il est important d’avoir des moments de contacts avec les siens dans la journée. Ce n’est pas un choix indivuel, mais bien souvent un choix social imposé par nos représentations… »< :em>
« On peut se demander si la solution de contrôler l’attention des gens est une bonne solution », conclu l’anthropologiste. « La multiplication des caméras de surveillance et des politiques de surveillance augmente plutôt qu’elle ne diminue le problème. Or, les gens trouveront toujours une colonne pour se cacher et faire ce qui est interdit. Le problème n’est pas tant d’utiliser un dispositif électronique pour se distraire, mais de concevoir des environnements qui évitent un ennui massif et qui limitent les distractions. Les mobiles, comme l’internet, ou la nicotine peuvent être un bouc-émissaire facile. mais au final, le véritable défi est de savoir comment concevoir des environnements de travail plus chargé de sens. »
La connexion solution à la complexité ?
Dans son film Us now (voir l’article que nous lui consacrions l’année dernière), le cinéaste et anthropologue britannique Ivo Gormley cherchait à démontrer que « la collaboration de masse va bouleverser l’organisation des gouvernements ». Aujourd’hui, il continue à tracer cette voie mêlant entraide mutuelle, socialisation et participation à la vie de la communauté.
Le philosophe Thomas Hobbes pensait que l’état naturel des êtres humains était de s’entretuer, pour que les uns puissent profiter de ce que les autres ont. A contrario, Kropotkine, connu pour être l’un des théoriciens de l’anarchie, a beaucoup étudié les animaux, des abeilles aux chimpanzés, et estimait de son côté que, s’ils devaient se battre voire tuer pour survivre, ils n’en passaient pas moins beaucoup de temps et d’énergie à s’entre-aider, et que cette forme « naturelle » de l’entraide mutuelle était très importante pour leur survie.
Image : Ivo Gormley sur la scène de Lift, photographié par Ton Zijlstra.
Aujourd’hui, déplore Ivo Gormley, c’est plutôt Hobbes qui a gagné. Lorsque les familles étaient nombreuses et que les habitations étaient surpeuplées, nombreux étaient ceux qui allaient au pub ou au marché, n’hésitant pas à parler avec des étrangers.
Les supermarchés ne sont pas aussi sociaux que les marchés, et les écrans de télévision, les lotissements, les immeubles, ont souvent tendance à isoler les gens, à les anonymiser, à casser les mécanismes d’entraide, d’apprentissage et d’échanges d’antan.
A l’opposé, l’encyclopédie Wikipédia, ou encore le Couchsurfing (ce site par lequel des gens prêtent leurs canapés à des voyageurs du monde entier), montre à quel point les gens ont envie de partager, et besoin de s’entraider. L’internet est un formidable vecteur de socialisation, estime Ivo Gormley, pour qui « nous avons besoin de nouveaux formats d’entraide mutuelle, et de faire revivre les anciens, nous devons remettre ça dans le courant mainstream » :
Le nouveau film d’Ivo Gormley, Playmakers montre comment certains se réapproprient le jeu pour créer du lien social. Ainsi de ces jeunes blancs de la classe moyenne partis jouer à chat dans la rue, la nuit, et qui, confrontés à des jeunes Pakistanais qui ne comprenaient pas ce qu’ils faisaient et qui hésitaient à aller se plaindre à la police, les ont finalement invités à venir jouer avec eux, pour finir bras dessus bras dessous après une partie nocturne endiablée.
Playmakers from thinkpublic on Vimeo.
Ivo Gormley explique également avoir travaillé dans le service qui s’occupe des patients atteints d’un cancer pour casser les hiérarchies constituées, permettre aux malades de prendre des responsabilités, et améliorer les relations du personnel soignant et des patients.
Evoquant l’individualisme et la compétition qui règne généralement dans les salles de gym, ce qu’il qualifie de « mauvaise gym », et l’isolement croissant des personnes âgées, il a aussi participé à la mise en place du projet Good Gym, via l’agence d’innovation sociale britannique Think Public pour laquelle il est anthropologue, qui incite ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient pas perdre de temps à aller en salle de gym à aller courir pour apporter par exemple un journal à des personnes âgées, trop contentes de pouvoir ainsi voir du monde. Dans les deux cas, le bénéfice est non seulement social, mais également physiologique : avoir des contacts réguliers avec des jeunes a un impact direct sur l’espérance de vie des plus âgés, leurs capacités cognitives et leur santé vasculaire.
Pour Ivo Gormley, si le 20e siècle semble avoir donné raison à Thomas Hobbes, les nouvelles formes de sociabilité et d’entraide mutuelle que l’on voit poindre, notamment via le Net, nous renvoient plutôt à Kropotkine. Et nous aurions probablement beaucoup à gagner à tenter de reconcevoir nos relations, et nos actions, afin de remettre l’entraide mutuelle au coeur des processus.
Rémi Sussan, Hubert Guillaud, Jean-Marc Manach