vendredi, octobre 28, 2011
mercredi, octobre 26, 2011
mardi, octobre 18, 2011
La méthode Coué en quête de reconnaissance
« Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux »… En ce début septembre, la maxime d’Émile Coué résonne dans l’amphithéâtre de l’université de pharmacie de Nancy. Et elle résonnera tout au long de ces trois jours consacrés à la méthode qu’il mît au point, il y a près de 100 ans. Pharmaciens, médecins, psychothérapeutes, coaches ou simples militants venus de France, de Suisse, d’Autriche ou d’Allemagne, ils sont un peu plus d’une centaine à assister à ce 1er Congrès International sur la Méthode Coué. Objectif affiché : rendre hommage à l’œuvre d’Émile Coué ; mais aussi et surtout, réhabiliter une méthode qui, selon eux, n'est pas prise suffisamment au sérieux en France.
« C’est assez surprenant, la France est le seul pays au monde où l'on ironise sur Coué et sa méthode, juge Gilbert Grellet, journaliste à l’AFP et ardent défenseur de la méthode. Au
lieu de voir une avancée dans le domaine de la pensée positive et de
l’autosuggestion, on la caricature, on la présente comme la politique de
l’autruche, en disant que tout va bien quand tout va mal. »
Pourquoi ? Gilbert Grellet tient une théorie sur la question : les journalistes sont ignorants, ils ne savent pas ce qu’est la méthode Coué. « Il s’est instauré après la Seconde Guerre mondiale une caricature de la méthode que nous avons beaucoup de mal à combattre. C’est ce que nous essayons de faire à travers ce congrès. »
Pourquoi ? Gilbert Grellet tient une théorie sur la question : les journalistes sont ignorants, ils ne savent pas ce qu’est la méthode Coué. « Il s’est instauré après la Seconde Guerre mondiale une caricature de la méthode que nous avons beaucoup de mal à combattre. C’est ce que nous essayons de faire à travers ce congrès. »
Autosuggestion consciente
Inaugurant la séance, André Rossinot, maire de Nancy, déplore lui
aussi cet état de fait. Couétiste de longue date, il rappelle que ces
railleries n’ont pas toujours eu cours. Car la méthode, avant de
s’éteindre face à la psychanalyse, a eu son heure de gloire, notamment
entre les deux guerres.
C’est en effet en 1922 qu’Émile Coué publie l’ouvrage qui le rendra célèbre : « La maîtrise de soi-même par autosuggestion consciente ». Inspiré par des études sur l’hypnose et l’inconscient, le pharmacien y expose les grands principes de sa méthode.
C’est en effet en 1922 qu’Émile Coué publie l’ouvrage qui le rendra célèbre : « La maîtrise de soi-même par autosuggestion consciente ». Inspiré par des études sur l’hypnose et l’inconscient, le pharmacien y expose les grands principes de sa méthode.
Selon lui, toute idée présente durablement dans l’esprit finit par se
fixer dans notre inconscient pour devenir réalité. Il estime également
que ce travail doit pouvoir se faire par soi-même.
En pratique, il préconise ainsi de répéter vingt fois, matin et soir, la phrase suivante : « Tous les jours à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ». « C’est la formule parfaite, explique Antoine Onnis, président de l’association Suivre Coué, à Venelles, près d'Aix-en-Provence. Car elle permet de s’attaquer à tous les problèmes de la vie et à tout moment. »
En pratique, il préconise ainsi de répéter vingt fois, matin et soir, la phrase suivante : « Tous les jours à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ». « C’est la formule parfaite, explique Antoine Onnis, président de l’association Suivre Coué, à Venelles, près d'Aix-en-Provence. Car elle permet de s’attaquer à tous les problèmes de la vie et à tout moment. »
Démonstration
Dans l’amphithéâtre de l’école de Pharmacie, Klaus Dieter Ritter,
couétiste allemand et ingénieur en mécanique, propose de démontrer la
puissance de la méthode. Il demande à quatre femmes présentes dans la
salle de soulever un homme assis sur une chaise avec seulement deux
doigts. C’est l’échec : Arnaud (c’est son nom) est visiblement trop
lourd. Mais après avoir répété vingt fois « Arnaud est léger comme une plume, je peux le soulever », les quatre volontaires le soulèvent sans hésitation à 1 mètre de hauteur. Applaudissements.
S’ensuivent alors plusieurs autres expériences durant lesquelles tout l’amphithéâtre est sollicité : séance de pendule réagissant à nos pensées, contorsions censées être impossibles… Face aux démonstrations de ce prêcheur allemand, une étrange ambiance – quasi mystique – semble envahir la salle.
S’ensuivent alors plusieurs autres expériences durant lesquelles tout l’amphithéâtre est sollicité : séance de pendule réagissant à nos pensées, contorsions censées être impossibles… Face aux démonstrations de ce prêcheur allemand, une étrange ambiance – quasi mystique – semble envahir la salle.
Caution scientifique
Pourtant, si certains semblent impressionnés, d’autres sont plus
réservés face ce genre de démonstration. Car les défenseurs de la
méthode Coué sont sans doute plus à la recherche d’une reconnaissance
scientifique que de miracles.
Jean-Paul Tanguy, sophrologue et président du Cercle Coué de Brest, tente ainsi de démontrer comment la suggestion – l’un des principes de la méthode Coué – peut modifier positivement notre cerveau et notre perception du réel. Des expériences menées aux Etats-Unis montrent ainsi que sous l’effet de la pensée et de la répétition, les connexions entre nos neurones se réorganisent.
Jean-Paul Tanguy, sophrologue et président du Cercle Coué de Brest, tente ainsi de démontrer comment la suggestion – l’un des principes de la méthode Coué – peut modifier positivement notre cerveau et notre perception du réel. Des expériences menées aux Etats-Unis montrent ainsi que sous l’effet de la pensée et de la répétition, les connexions entre nos neurones se réorganisent.
Puis c’est au tour du psychiatre Patrick Lemoine d’évoquer la force
du placebo (et de son antagoniste, le nocebo*). En effet, pour la
communauté couétiste, Emile Coué est ni plus ni moins l'inventeur de ce
concept aujourd'hui très en vogue. L'histoire dit, qu'un jour, pour se
débarrasser d'un client grincheux et sans ordonnance, Emile Coué proposa
une prescription d'eau distillée. Une semaine plus tard, le patient
vint remercier le pharmacien pour l'efficacité de son médicament.
* Effet placebo dommageable pour l'individu. Patrick Lemoine vient de publier "Le Mystère du nocebo", chez Odile Jacob.
* Effet placebo dommageable pour l'individu. Patrick Lemoine vient de publier "Le Mystère du nocebo", chez Odile Jacob.
Une méthode en mal de reconnaissance
Autosuggestion, pensée positive, effet placebo… la méthode Coué
semble s’appuyer sur des concepts modernes et reconnus. Pourtant, comme
le rappelle l’historien Hervé Guillemain qui lui a consacré un ouvrage*,
l’autosuggestion positive n’a jamais fait l’objet d’aucune publication
scientifique. Et le renouveau présenté lors de ce congrès – qui
s’inscrit dans une tentative de réhabilitation remontant aux années 90 –
semble très exagéré.
Le réseau Coué est particulièrement restreint en France. Il n’existe que deux associations, à Brest et près d’Aix-en-Provence. La méthode est complètement ignorée dans les milieux psychiatriques. Et elle reste très marginale chez les psychothérapeutes. D’ailleurs, plusieurs professionnels interrogés lors du congrès avouent ne pas y avoir recours. Ils lui reconnaissent un intérêt historique mais lui préfèrent des méthodes plus ciblées et plus modernes, privilégiant le dialogue avec le patient.
« Ce qui est plus difficilement quantifiable, reconnaît l’historien, ce sont les pratiques individuelles. La méthode est aisément accessible, elle est simple, gratuite, et par certains côtés, elle rappelle les « thérapies brèves » comme les thérapies comportementales qui ont actuellement le vent en poupe. Peut-être suit-elle ce mouvement. » Pour les Couétistes réunis à Nancy, ce renouveau ne fait aucun doute. Mais l'important n'est-il pas justement d'y croire ?
* La Méthode Coué, Histoire d'une pratique de guérison au XXe siècle. Hervé Guillemain, Ed. du Seuil
Le réseau Coué est particulièrement restreint en France. Il n’existe que deux associations, à Brest et près d’Aix-en-Provence. La méthode est complètement ignorée dans les milieux psychiatriques. Et elle reste très marginale chez les psychothérapeutes. D’ailleurs, plusieurs professionnels interrogés lors du congrès avouent ne pas y avoir recours. Ils lui reconnaissent un intérêt historique mais lui préfèrent des méthodes plus ciblées et plus modernes, privilégiant le dialogue avec le patient.
« Ce qui est plus difficilement quantifiable, reconnaît l’historien, ce sont les pratiques individuelles. La méthode est aisément accessible, elle est simple, gratuite, et par certains côtés, elle rappelle les « thérapies brèves » comme les thérapies comportementales qui ont actuellement le vent en poupe. Peut-être suit-elle ce mouvement. » Pour les Couétistes réunis à Nancy, ce renouveau ne fait aucun doute. Mais l'important n'est-il pas justement d'y croire ?
* La Méthode Coué, Histoire d'une pratique de guérison au XXe siècle. Hervé Guillemain, Ed. du Seuil
Olivier
Boulanger,
le
16/09/2011
samedi, octobre 15, 2011
Une mystérieuse machine antique inspire la marque Hublot
Une exposition dévoile le plus vieux mécanisme astronomique à rouages connu. La manufacture horlogère de Nyon y présente aussi sa version miniaturisée
Caroline RiederParis
«C’est comme si Indiana Jones avait découvert un téléphone portable dans un sarcophage égyptien. » Responsable du développement chez Hublot, Mathias Buttet ne manquait pas d’emphase, lundi à Paris, pour décrire l’énigme que représente le mécanisme d’Anticythère. L’étrange machine et sa réinterprétation par la marque horlogère font l’objet d’une exposition au Musée des arts et métiers. Elles étaient présentées à une foule de journalistes intrigués venus d’Europe, de Russie ou même des Etats-Unis.
Surgie du fond de la mer
Tout commence en 1901, lorsque des pêcheurs d’éponges remontent le trésor d’un navire romain ayant fait naufrage en l’an 87 av. J. -C. , près de l’île grecque d’Anticythère, entre le Péloponnèse et la Crète. Au milieu de somptueuses statues antiques, une drôle de plaque de bronze intrigue. Elle est conservée précieusement au Musée national archéologique d’Athènes avec 81 autres fragments semblant appartenir au même ensemble. Dès 2005, les scientifiques parviennent à sonder leurs entrailles grâce à un scanner de 10 tonnes.
Le groupe formé d’astronomes, d’historiens des sciences et de philologues anglais, grecs et américains découvre avec stupeur de nombreuses roues dentées invisibles à l’œil nu. Grâce à des inscriptions contenues dans les fragments et formant une sorte de mode d’emploi, ils parviennent à reconstituer un objet totalement inconnu. Soit une drôle de boîte haute de 33 cm avec deux faces ornées de cadrans et de complexes rouages à l’intérieur. En l’actionnant grâce à une manivelle, elle peut rendre compte des positions de la Lune et du Soleil dans le calendrier du zodiaque, des phases de la Lune et même de ses éclipses. Et cela sur des décennies, en se basant sur le calendrier solaire égyptien.
Jusqu’à il y a peu, il était communément admis que les mécanismes astronomiques à rouages remontaient à la Renaissance. Or «tout concorde pour dater la machine. On estime qu’elle remonte aux années 150 – 100 av. J. -C. L’analyse métallurgique et, surtout, les inscriptions, la langue, le style, les expressions sont typiques de cette époque», détaille Yanis Bitsakis, physicien et historien des sciences, membre du projet de recherche sur le mécanisme d’Anticythère.
Mais qui a fabriqué cette machine et à quoi pouvait-elle donc bien servir? Pour l’heure, les scientifiques imaginent une tentative pour synthétiser toutes les connaissances astronomiques de l’époque, mais les recherches se poursuivent.
Même sans réponse, toutes ces questions, et surtout ces engrenages si précis, ont inspiré Mathias Buttet. Lorsqu’il découvre la nouvelle dansScience et Vie, il approche l’équipe de recherche, avec l’idée de miniaturiser la machine. «On a passé six mois à la comprendre, on l’a même reconstituée de manière virtuelle. Le mécanisme est complexe et il n’a rien à voir avec les autres complications des montres, c’est inconnu dans l’horlogerie. »
«Ceci n’est pas une montre»
Tout a été respecté à la lettre, avec un ajout: «Nous avons remplacé la manivelle sur le côté par un mouvement d’horlogerie, qui permet d’entraîner les rouages. » Au final, le nouvel objet est si petit qu’il peut se porter au poignet. Il donne l’heure mais ne sera pas commercialisé dans une montre. «C’est un mouvement qui n’a aucune fonction contemporaine. Aujourd’hui, personne n’utilise le calendrier égyptien ni le cycle de Saros(ndlr: cycle des éclipses). Tout l’exploit était dans la miniaturisation. »
Note:Exposition au Musée des arts et métiers, à Paris,jusqu’au 1er juillet 2012. www. arts-et-metiers. netFilm explicatifréalisé par le Lausannois Philippe Nicolet sur cette étonnante découverte sur www. nvp3d. com
http://archives.24heures.ch/VQ/LAUSANNE/-/article-2011-10-1170/une-mystactuC3actuA9rieuse-machine-antique-inspire-la-marque-hublot
http://www.hublot.com/fr/NEWS/1925_hommage-au-plus-ancien-calculateur/#/NEWS/1925
Caroline RiederParis
«C’est comme si Indiana Jones avait découvert un téléphone portable dans un sarcophage égyptien. » Responsable du développement chez Hublot, Mathias Buttet ne manquait pas d’emphase, lundi à Paris, pour décrire l’énigme que représente le mécanisme d’Anticythère. L’étrange machine et sa réinterprétation par la marque horlogère font l’objet d’une exposition au Musée des arts et métiers. Elles étaient présentées à une foule de journalistes intrigués venus d’Europe, de Russie ou même des Etats-Unis.
Tout commence en 1901, lorsque des pêcheurs d’éponges remontent le trésor d’un navire romain ayant fait naufrage en l’an 87 av. J. -C. , près de l’île grecque d’Anticythère, entre le Péloponnèse et la Crète. Au milieu de somptueuses statues antiques, une drôle de plaque de bronze intrigue. Elle est conservée précieusement au Musée national archéologique d’Athènes avec 81 autres fragments semblant appartenir au même ensemble. Dès 2005, les scientifiques parviennent à sonder leurs entrailles grâce à un scanner de 10 tonnes.
Le groupe formé d’astronomes, d’historiens des sciences et de philologues anglais, grecs et américains découvre avec stupeur de nombreuses roues dentées invisibles à l’œil nu. Grâce à des inscriptions contenues dans les fragments et formant une sorte de mode d’emploi, ils parviennent à reconstituer un objet totalement inconnu. Soit une drôle de boîte haute de 33 cm avec deux faces ornées de cadrans et de complexes rouages à l’intérieur. En l’actionnant grâce à une manivelle, elle peut rendre compte des positions de la Lune et du Soleil dans le calendrier du zodiaque, des phases de la Lune et même de ses éclipses. Et cela sur des décennies, en se basant sur le calendrier solaire égyptien.
Jusqu’à il y a peu, il était communément admis que les mécanismes astronomiques à rouages remontaient à la Renaissance. Or «tout concorde pour dater la machine. On estime qu’elle remonte aux années 150 – 100 av. J. -C. L’analyse métallurgique et, surtout, les inscriptions, la langue, le style, les expressions sont typiques de cette époque», détaille Yanis Bitsakis, physicien et historien des sciences, membre du projet de recherche sur le mécanisme d’Anticythère.
Mais qui a fabriqué cette machine et à quoi pouvait-elle donc bien servir? Pour l’heure, les scientifiques imaginent une tentative pour synthétiser toutes les connaissances astronomiques de l’époque, mais les recherches se poursuivent.
Même sans réponse, toutes ces questions, et surtout ces engrenages si précis, ont inspiré Mathias Buttet. Lorsqu’il découvre la nouvelle dansScience et Vie, il approche l’équipe de recherche, avec l’idée de miniaturiser la machine. «On a passé six mois à la comprendre, on l’a même reconstituée de manière virtuelle. Le mécanisme est complexe et il n’a rien à voir avec les autres complications des montres, c’est inconnu dans l’horlogerie. »
Tout a été respecté à la lettre, avec un ajout: «Nous avons remplacé la manivelle sur le côté par un mouvement d’horlogerie, qui permet d’entraîner les rouages. » Au final, le nouvel objet est si petit qu’il peut se porter au poignet. Il donne l’heure mais ne sera pas commercialisé dans une montre. «C’est un mouvement qui n’a aucune fonction contemporaine. Aujourd’hui, personne n’utilise le calendrier égyptien ni le cycle de Saros(ndlr: cycle des éclipses). Tout l’exploit était dans la miniaturisation. »
Note:Exposition au Musée des arts et métiers, à Paris,jusqu’au 1er juillet 2012. www. arts-et-metiers. netFilm explicatifréalisé par le Lausannois Philippe Nicolet sur cette étonnante découverte sur www. nvp3d. com
http://archives.24heures.ch/VQ/LAUSANNE/-/article-2011-10-1170/une-mystactuC3actuA9rieuse-machine-antique-inspire-la-marque-hublot
http://www.hublot.com/fr/NEWS/1925_hommage-au-plus-ancien-calculateur/#/NEWS/1925
vendredi, octobre 14, 2011
dimanche, octobre 09, 2011
mercredi, octobre 05, 2011
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