Seiko-Epson vient de montrer une paire de
lunettes-écran fonctionnant comme un casque vidéo mais permettant aussi de voir
à travers, ce qui en ferait plutôt un afficheur tête haute portable. Ces Moverio
BT100 vont prochainement être commercialisées au Japon.
Ces lunettes Moverio BT100, avec leur large surface, leurs 240
grammes et leurs haut-parleurs intégrés, ressemblent à un casque vidéo mais n’en
sont pas tout à fait un car le porteur peut voir à travers. On peut y regarder
des images, des documents ou des vidéos comme s’ils étaient projetés devant soi,
« à 20 mètres de distance sur un écran de 8 mètres », précise
Seiko-Epson.
Mais en même temps on peut aussi voir l’environnement, les
lunettes présentant un taux de transparence de 80 %. On peut s’isoler davantage
en installant un filtre assombrissant, ce qui réduit la transparence à 10 %.
Les images s’affichent d’abord sur deux écrans LCD latéraux de 1,3 cm de diagonale, faisant office de branches. Elles sont ensuite projetées par un guidage optique dans l’épaisseur des verres. La société israélienne Lumus avait présenté en 2007 un modèle semblable utilisant ce principe.
Les lunettes Moverio produisent une image de 960 x 540 pixels, soit le format vidéo qHD. Les deux
écrans peuvent afficher des images différentes et donc projeter un film en 3D.
Plutôt un casque vidéo
Ces images proviennent d’un boîtier de 165 grammes, relié aux
lunettes par un fil. Contrôlable à l’aide de quelques touches et d’un pavé tactile, il contient une mémoire de 1 Go mais aussi un connecteur pour
des cartes SD-HC (donc jusqu’à 32 Go), ainsi qu’une prise micro-USB. Le système d’exploitation, qui n’est autre
que la version 2.2 de l’Android de Google, peut aussi se connecter via le Wi-Fi à Internet. L’autonomie annoncée est de 6 heures
pour la lecture de vidéos.
Seiko-Epson compte commercialiser ces lunettes à la fin du
mois au Japon, au prix d’environ 560 euros (59.800 yens), puis en Europe au
début de 2012.
À quoi pourront-elles servir ? Le fabricant les présente
apparemment surtout comme un casque vidéo conventionnel, même s’il les baptise
afficheur tête haute, les intégrant à cette famille de dispositifs qui montrent
des informations diverses sur des écrans transparents, par exemple sur le tableau de
bord d’une voiture.
Mais il ne s’agit pas de réalité augmentée, qui impose de filmer l’environnement et
d’analyser en temps réel pour ajouter des informations au bon endroit dans
l’image. Il faudrait une grosse puissance informatique, et nécessiterait ici une
connexion à un ordinateur. L'idée existe cependant et un
prototype avait été présenté par Docomo au salon Ceatec 2010.
On ne peut encore que rêver à des lunettes-GPS qui afficheraient les indications en temps
réel devant les yeux du conducteur, du pilote d’avion ou du barreur en train de
chercher le bon ponton à l’arrivée au port.