C’est un célèbre occultiste, et non une malédiction, qui aurait tué les gens liés à la découverte du tombeau du pharaon.
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La malédiction de Toutankhamon – le pharaon mort enfant en 1327 avant notre ère – n’est qu’un mythe, affirme l’historien anglais Mark Beynon. Selon lui, au moins sept des 27 personnes décédées de mort non naturelle après la découverte de son tombeau dans les années 1920 ont été assassinées par Aleister Crowley, un célèbre occultiste britannique.
Mark Beynon a refait l’enquête sur les six victimes supposées de la malédiction qui ont été retrouvées sans vie à Londres et il a constaté qu’avant qu’elles ne passent de vie à trépas, l’ombre d’Aleister Crowley planait à proximité. C’est le journal intime de ce dernier qui a mis la puce à l’oreille de l’historien, signale The Telegraph.
Fasciné par Jack l’Eventreur
Aleister Crowley s’adonnait à Thelema, un culte sataniste qu’il a lui-même inventé, rappelle M. Beynon dans son livre* qui vient de paraître. Cette religion – qui a toujours des adeptes (voir www. thelema.org) – est basée sur une triade cosmologique impliquant l’écrivain français François Rabelais et les croyances de l’ancienne Egypte. L’occultiste était par ailleurs un adepte des drogues et prônait une sexualité débridée.
Crowley a considéré l’exploration de la tombe du pharaon comme un sacrilège. Un affront que cet homme fasciné par Jack l’Eventreur, le tueur en série qui a terrorisé Londres à la fin du XIXe siècle, se devait de laver dans le sang.
Accusé d’avoir assassiné ses serviteurs quand il vivait en Inde, Crowley a commencé à passer à l’acte le 4 novembre 1923, soit un an jour pour jour après l’ouverture le 4 novembre 1922 de la chambre funéraire de Toutankhamon par l’archéologue Howard Carter. Sa première victime est morte à l’heure exacte de l’ouverture en grande pompe du tombeau et la dernière, le conservateur du British Museum en charge des antiquités égyptiennes, en 1930.
Les meurtres ont été ingénieusement organisés puisqu’à ce jour personne n’a soupçonné Crowley de quoi que ce soit. Selon Mark Beynon, il aurait notamment persuadé une de ses maîtresses de commettre certains des assassinats, notamment celui de son propre mari, un prince égyptien qui a été l’un des premiers à visiter le tombeau. La jeune femme a abattu son époux en plein jour dans le lobby de l’hôtel le plus luxueux de Londres, le Savoy. Ce qui ne l’a pas empêchée de sortir libre du tribunal, car les juges anglais partageaient à l’époque l’avis général qu’un Arabe, fût-il prince, ne pouvait que maltraiter sa femme. Les autres meurtres ont été en revanche commis de façon plus discrète.
* «London’s Curse: Murder, Black Magic and Tutankhamun in the 1920s West End», par Mark Beynon.
Source: http://rdd.me/lsdctwos, http://www.lematin.ch/actu/monde/le-justicier-de-toutankhamon-2011-11-09